Les profs de l’Éducation nationale ont de réels problèmes pour aborder certains thèmes de l'histoire, faut pas se leurrer.
Pour exemple, impossible d'aborder la Shoah dans certaines ZEP. C'est une réalité. On en revient encore et toujours à l'ignorance. La société est malade. Les comportements contestataires de ces jeunes qui évoquent le complot systématique en est un symptôme. Que vont devenir ces jeunes ?
Instruire, éduquer, former, c'était il y a un siècle, maintenant les profs ne peuvent qu'instruire. Encore faudrait-il que l'institution soutienne ses profs qui vont au casse pipe.
On laisse aller, on laisse aller...
l'ignorance est la base de l'obscurantisme.
l'individu en général a le besoin viscéral d'appartenir à une communauté, à ses codes, à ses règles. il ne peut du coup avoir l'objectivité.
je suis en train de lire un très beau livre, très révélateur de ce problème de société : Self Islam, d'Abdennour Bidar. L'histoire d'un enfant français, né d'une mère française convertie à l'Islam, qui a eu beaucoup de mal à se forger son identité, entre une communauté musulmane qui ne reconnaissait pas totalement comme un des siens ce petit garçon à la peau blanche, aux yeux bleus, français "pure souche", ne parlant pas un mot d'arabe et n'ayant jamais mis un pied au Maghreb, et une communauté française et laïque qui ne comprenait pas que ce petit garçon à la peau blanche, aux yeux bleus, français "pure souche", puis se prénommer Abdennadour et être de confession musulmane, pratiquant sa foi passionnément, parlant de son amour pour Allah comme une lumière infinie.
C'est un très beau message d'amour et de tolérance, qui montre bien que les préjugés sont absolus.
Comme le fait que pour beaucoup trop de musulmans, juif = sioniste = anti palestinien = colonisateur = plus généralement anti musulman.
Sauf que, au même titre que tous ces musulmans qui dénoncent violemment le terrorisme, s'en désolidarisent ouvertement en le condamnant, portent le crédo "pas en mon nom" et ne cessent de se battre contre les amalgames, une grande partie de la communauté juive en fait tout autant avec la politique actuelle (et passée) du gouvernement israélien.
Voici une partie du texte de présentation de l'Union Juive Française pour la Paix :
"Le sionisme a abouti à la création d’un Etat, Israël, qui prétend se définir comme « Etat juif » et au nom de cette judéïté justifie et légitime aussi bien « la Naqba » (pour les Palestiniens, la catastrophe de 1947-48) que sa politique d’occupation et de discriminations légales niant le peuple palestinien et ses droits. Le gouvernement actuel amplifie et accélère la politique de dépossession et d’épuration ethnique contre le peuple palestinien poursuivie depuis 1948.
Nous faisons nôtres les conclusions des trois premières sessions du Tribunal Russell sur la Palestine, et notamment la qualification de la politique d’Israël comme coupable du crime d’apartheid contre le peuple palestinien (...)
Nous jugeons désastreux à cet égard le rôle joué par les institutions communautaires juives de France, qui agissent à travers le CRIF comme une annexe de la propagande sioniste dans ce pays - alors même que nous savons que ces institutions ne représentent qu’elles mêmes, c’est à dire un groupe d’associations juives sionistes, et sont loin de porter la voix de l’ensemble des Juifs français. Nous rejetons de la même manière les politiques européenne et française de laisser faire et d’impunité pour toutes les violations du droit international, et des droits humains commises par Israël.
Tant que l’Etat d’Israël ne sera pas comptable de sa politique illégale d’occupation, des violations du droit international et des nombreux crimes de guerre, une paix fondée sur l’égalité des droits sera impossible.
L’UJFP considère que le respect des droits du peuple palestinien, tous ses droits, y compris le droit au retour des réfugiés, et la réparation des torts causés à ce peuple, sont des conditions indispensables pour une solution réellement pacifique et durable au Proche Orient. L’UJFP soutient l’aspiration à la démocratie et à l’égalité qui se traduit par les soulèvements en cours dans les pays du Printemps Arabe. (...)"
et "bizarrement", au même titre que leurs Unes titrent du sensationnel attisant les amalgames, peu de presses le relaient... l'info passe également rarement parmi la communauté musulmane.
donc on continue de se haïr, de se déchirer, de s'entretuer, au noms de quelques dirigeants de partis politiques ou communautés religieuses, qui exploitent l'ignorance à leurs fins propres.