Une idée lancée qui promet de faire un tabac?:-?
Des paquets de cigarettes labellisés Agriculture biologique ? L'idée choque certains mais le tabac bio séduit de plus en plus de monde.
Pour ceux qui ne comptent pas pour autant abandonner la clope, la question se pose : pourquoi ne pas troquer ses habituelles Camel pour des cigarettes bio, et ainsi réconcilier ce geste quotidien avec ses exigences écolos ? En clair, quitte à fumer, pourquoi ne pas s'épargner quelques résidus de pesticides dans les poumons, et par la même occasion épargner la terre des champs de tabac ?
A l'heure où l'agriculture bio est dans l'air du temps, pourquoi ne pas l'appliquer à cette plante consommée par presque 30% des 15-75 ans ? C'est avec ces interrogations pleines de bons sentiments que je me lance dans cette mini-enquête. Et me fais vertement recevoir : « Le tabac bio ? Et pourquoi pas l'héroïne bio aussi ? », fulmine la députée PS et cancérologue Michèle Delaunay.
« Le ministère de l'Agriculture y serait favorable, mais pas la Santé »
Le tabac n'est résolument pas un produit comme les autres. C'est peut-être la seule filière où le bio prend des allures de tentation diabolique. Pour Pierre Haein, directeur de l'Union des coopératives France-Tabac, « les mesures et les lobbys antitabac » minent toute possibilité de communiquer sur des paquets de cigarettes bio, et bloquent le développement de cette filière. Ainsi, « le ministère de l'Agriculture y serait favorable, mais pas le ministère de la Santé », assure-t-il.
Ce manque d'entrain explique peut-être que seuls cinq agriculteurs se sont lancés dans cette culture en France, sur 1 800 planteurs. Ce qui nous donne un tout petit 0,3% d'exploitations de tabac bio, contre une moyenne de 3,14% de bio dans l'agriculture en général, selon l'Agence bio (PDF). (Voir la carte de France des exploitations tabacoles)
Lire l'article dans son intégralité
Des paquets de cigarettes labellisés Agriculture biologique ? L'idée choque certains mais le tabac bio séduit de plus en plus de monde.
Pour ceux qui ne comptent pas pour autant abandonner la clope, la question se pose : pourquoi ne pas troquer ses habituelles Camel pour des cigarettes bio, et ainsi réconcilier ce geste quotidien avec ses exigences écolos ? En clair, quitte à fumer, pourquoi ne pas s'épargner quelques résidus de pesticides dans les poumons, et par la même occasion épargner la terre des champs de tabac ?
A l'heure où l'agriculture bio est dans l'air du temps, pourquoi ne pas l'appliquer à cette plante consommée par presque 30% des 15-75 ans ? C'est avec ces interrogations pleines de bons sentiments que je me lance dans cette mini-enquête. Et me fais vertement recevoir : « Le tabac bio ? Et pourquoi pas l'héroïne bio aussi ? », fulmine la députée PS et cancérologue Michèle Delaunay.
« Il y aurait bien des connards pour lancer ça dans les milieux chics, tiens. »
Chez les antitabagisme, le tabac bio passe donc pour la dernière « ânerie » (dixit toujours Michèle Delaunay), et surtout pour un produit encore plus dangereux, car plus pernicieux, que le tabac conventionnel. Argument de la députée :
« Ça va imprimer, dans la tête du fumeur, qu'il prend moins de risque en fumant bio… »
Or le bio n'enlèverait rien ou presque à la toxicité du tabac. Bref, ce serait un écran de fumée pour masquer le danger d'un produit qui fait chaque année, selon l'OMS, 6 millions de morts dans le monde. « Ce qui tue, dans la cigarette, c'est le monoxyde de carbone, les goudrons, les hydrocarbures aromatiques… Si les fabricants lancent des paquets labellisés AB, ce serait de la publicité mensongère, dans le seul but de vendre plus. On les attend au tournant », prévient le professeur Yves Martinet. Avant de s'assurer d'un détail : « Vous fumez ? » « Oui… Enfin, juste un peu », dis-je au président du Comité national contre le tabagisme avec une pointe d'hésitation.
« Le ministère de l'Agriculture y serait favorable, mais pas la Santé »
Le tabac n'est résolument pas un produit comme les autres. C'est peut-être la seule filière où le bio prend des allures de tentation diabolique. Pour Pierre Haein, directeur de l'Union des coopératives France-Tabac, « les mesures et les lobbys antitabac » minent toute possibilité de communiquer sur des paquets de cigarettes bio, et bloquent le développement de cette filière. Ainsi, « le ministère de l'Agriculture y serait favorable, mais pas le ministère de la Santé », assure-t-il.
Ce manque d'entrain explique peut-être que seuls cinq agriculteurs se sont lancés dans cette culture en France, sur 1 800 planteurs. Ce qui nous donne un tout petit 0,3% d'exploitations de tabac bio, contre une moyenne de 3,14% de bio dans l'agriculture en général, selon l'Agence bio (PDF). (Voir la carte de France des exploitations tabacoles)
Lire l'article dans son intégralité