Interdiction de la galaxy tab dans l'u.e.
Le 10/08/2011 à 13:15 - Mis à jour le 10/08/2011 à 18:57
Apple obtient l'interdiction de la Galaxy Tab de Samsung dans l'Union européenne
© REA
par Hyunjoo Jin et Poornima Gupta
SEOU
L /SAN FRANCISCO (Reuters) - Un tribunal allemand a décidé d'interdire provisoirement la vente de la tablette Galaxy de Samsung dans l'Union européenne -hors Pays-Bas-, un succès de taille pour Apple dans le conflit sur les brevets qui l'oppose au groupe sud-coréen.
Cette injonction visant la Galaxy Tab 10.1 survient une semaine après qu'un tribunal a contraint le géant sud-coréen à reporter la sortie de sa tablette numérique en Australie.
Les deux rivaux sont en conflit depuis avril et multiplient les plaintes pour violation de brevets partout dans le monde.
Apple accuse son concurrent d'avoir "servilement" copié l'iPhone et l'iPad pour lancer ses smartphones et tablettes. Samsung, considéré comme le rival le plus à même de contester la domination d'Apple, a contre-attaqué devant les tribunaux.
"Il ne fait aucun doute que la décision du tribunal va avoir un impact défavorable pour Samsung. Samsung est en conflit avec Apple dans beaucoup d'endroits, ce qui pourrait entraîner une baisse temporaire des ventes et une hausse des coûts liée au litige", note Lee Seung-woo, analyste chez Shinyoung Securities à Séoul.
L'interdiction prononcée par le tribunal de Düsseldorf, confirmée par Apple, s'applique à toute l'Union européenne sauf les Pays-Bas, où un autre recours a été déposé et doit être examiné cette semaine par un tribunal de La Haye.
"Apple a adopté cette stratégie pour empêcher totalement Samsung d'investir le marché des tablettes", estime Nathan Mattock, avocat spécialiste de la propriété intellectuelle à Sydney.
GOOGLE AUSSI VISÉ
L'unité mobile de Samsung, qui distribue ses smartphones et tablettes, compte pour 30% du chiffre d'affaires du numéro un mondial des nouvelles technologies. Le reste de l'activité se concentre sur les puces et les télévisions, deux secteurs dans lesquels le sud-coréen est le leader mondial.
Samsung a fait savoir qu'il ferait appel de la décision.
"La demande d'injonction a été déposée sans que Samsung en soit informé et (le tribunal) s'est prononcé sans entendre ni recevoir d'éléments de Samsung", dit un communiqué du groupe.
L'action a fini en recul de 0,6% mercredi à la Bourse de Séoul, sous-performant l'indice du secteur (+0,3%).
Ce conflit va bien au-delà du marché en pleine expansion des tablettes, qu'Apple domine sans partage - il a vendu 14 millions d'iPad au premier semestre alors que les analystes estiment à 7,5 millions les ventes de Galaxy Tab pour l'année 2011.
En attaquant Samsung, Apple vise aussi Google, la gamme Galaxy fonctionnant sous son système d'exploitation Android. Or Google accuse ses rivaux de s'associer pour entraver la progression de son logiciel à la popularité grandissante.
Le conflit se double en outre d'un enjeu de taille pour Apple et Samsung, dont les échanges commerciaux dépassent cinq milliards de dollars par an, la marque à la pomme étant le premier client de la division composants - puces et autres - du groupe sud-coréen.
"La collision de Samsung et Apple dans le champ du mobile pourrait s'étendre à d'autres activités", note Lee Seung-woo.
Pour sortir de cette bataille juridique, les analystes estiment que Samsung, reconnu comme un excellent fabricant, va devoir évoluer pour se montrer plus créatif.
Pour l'heure, des responsables du secteur s'attendent à ce qu'il lance une version revue de la Galaxy Tab pour l'Europe, comme il le prévoit déjà en Australie où il a accepté de montrer son produit à Apple une semaine avant sa sortie prévue en septembre, ou que le conflit trouve une conclusion financière.
"C'est une question qui se réglera entre les deux groupes. Un accord sera sans doute trouvé puis ils avanceront", veut croire Peter Elston, expert chez Aberdeen Asset Management Asia.
Avec Saeed Azhar, Rachel Armstrong, Lee Chyen Yee, Ivana Sekularac, Georgina Prodhan et Devidutta Tripathy, Grégory Blachier pour le service français, édité par Catherine Monin