la grande braderie gagne l'europe
s WebOS. REUTERS/B.DIEFENBACH HIGH-TECH - Reste à trouver des exemplaires de la tablette...
Le TouchPad est arrivé sur le marché par un pschitt; six semaines après, il le quitte par un bang. Après l’effervescence du week-end aux Etats-Unis, qui vu le site d'HP et de plusieurs revendeurs lâcher sous les connexions, c'est au tour de l'Europe d'avoir droit à la grande liquidation.
En France, le site de la Fnac a brièvement proposé la tablette d'HP à 99 euros (16 Go) et 129 euros (32 Go) lundi en début de soirée. Soit un prix divisé par... quatre. Mais dans la nuit, il n'y avait plus que des modèles vendus par des sites partenaires, plein pot. Dans la soirée, la Fnac et HP n'étaient pas disponibles pour commenter.
Un marché secoué
Sur le site officiel d'HP France, le TouchPad reste listé à un prix conseillé de 399 et 499 euros. En revanche, le site allemand est déjà passé à 99/129 euros. En Angleterre, une grande chaîne a annoncé un prix cassé à partir de mardi matin. En France, il faudra sans doute appeler ou se rendre dès l'ouverture dans des Fnac, et peut-être chez Darty, ou tenter sa chance en ligne (Cdiscount).
A priori, Amazon ne participera pas à la liquidation: le site américain est resté à l'écart, sans doute pour éviter de menacer les ventes de Kindle et –selon la rumeur– d'une prochaine tablette Amazon/Android en préparation. D'autres boutiques américaines ont également préféré renvoyer leurs stocks à HP, afin de ne pas impacter les ventes d'autres tablettes.
Aux Etats-Unis, HP rembourse également aux premiers acheteurs la différence de prix, ou reprend carrément le TouchPad. Combien le fiasco va-t-il coûter à l'entreprise? Entre 140 et 300 millions de dollars, selon l'estimation du Wall Street Journal. Sans compter les coûts de R&D ou le rachat de Palm pour 1,2 milliard de dollars.
Restent trois questions:
A 99 euros, le TouchPad vaut-il la peine? Oui, oui et oui. La tablette d'HP n'est pas la plus rapide, ni la plus fine et son écran est moins bon que celui de l'iPad ou du Galaxy Tab 10.1. Elle ne bénéficiera sans doute pas de nouvelles apps (même si officiellement, HP jure que «WebOS n'est pas mort» et qu'il pourrait être licencié par la suite, sur le modèle d'Android). Mais pour lire ses mails, surfer ou regarder des vidéos dans l'avion –et accéder à toutes les web-apps, en plein boum– le TouchPad enterre toutes les tablettes d'entrée de gamme et les eReaders.
Le succès de la braderie HP va-t-il affecter le reste du marché? Dur à dire. Apple a montré qu'il y avait un marché pour les tablettes haut de gamme. En revanche, les tablette Android à 500 euros se vendent mal et les constructeurs pourraient être forcés de revoir leur prix à la baisse.
Pourquoi? Pourquoi HP a-t-il euthanasié sa tablette après moins de sept semaines, après avoir déboursé 1,2 milliard de dollars pour acquérir Palm et le système WebOS? Le réponse officielle: le TouchPad n'a pas rencontré le succès public escompté. L'explication officieuse, lancée par le blogueur John Gruber, et d'autres, comme Jean-Louis Gassé: car HP a entamé une mue sur le modèle d'IBM. En clair, HP compte désormais se concentrer sur les services aux entreprises, bien plus lucratifs. Le rachat de Palm a en effet été décidé par l'ancien PDG, Mark Hurd; depuis, Léo Apotheker, l'ancien patron du géant du logiciel d'entreprise SAP, lui a succédé, avec une nouvelle vision, dont le TouchPad ne faisait pas partie. L'avenir de la division PC, lui, sera décidé dans les proch