Internet illimité pour tous remis en question
L'internet illimité pour tous remis en question en France
PARIS (Reuters) - La Fédération française des télécoms et les opérateurs projettent de faire payer plus cher l'accès aux gros consommateurs d'internet sur le fixe dans le but d'améliorer la gestion du trafic, écrit Le Parisien dimanche.
Les opérateurs pourraient ainsi appliquer à l'internet fixe les limitations de connexion déjà en vigueur sur les smartphones et créer une entorse à l'internet illimité.
Yves Le Moël, directeur général de la Fédération française des télécoms, confirme dans Le Parisien qu'une étude a été réalisée pour différencier les tarifs concernant les particuliers et les gros consommateurs, les "Net-goinfres."
"Mais l'illimité est et restera accessible à tous", affirme-t-il, soulignant que ce projet "ne changera rien pour une majorité de personnes".
"Oui, il y a certains forfaits sur lesquels on risque de mettre des seuils", dit le porte-parole d'Orange Jean-Marie Culpin, sur le site OWNI, qui avait révélé le projet.
La situation serait inédite en France, habituée à des "boxs" offrant l'un des accès à Internet les plus compétitifs au monde et surtout ne comportant aucun seuil de téléchargement.
Pour Jean-Michel Baylet, président du Parti radical de gauche (PRG) et candidat à la primaire socialiste, "l'argument de la saturation des réseaux est inacceptable".
"La France a pris un retard de plus en plus pénalisant dans le développement de la fibre optique. Les Fournisseurs d'accès internet (FAI) n'ont pas engagé les investissements nécessaires pour répondre à la demande", dit-il dans un communiqué.
Le président du PRG estime qu'il est de leur responsabilité de déployer des réseaux adaptés aux besoins du pays. "Limiter Internet sur le fixe n'a aucune justification économique et nous renverrait dix ans en arrière !", assure-t-il.
Sur le site OWNI, Edouard Barreiro, de l'association de consommateurs UFC Que Choisir, juge ce projet "inacceptable."
"Les coûts fixes ne varient pas selon la consommation des utilisateurs, ou très peu. Les opérateurs cherchent à rançonner des deux côtés: d'abord les fournisseurs de contenus comme Google, puis les consommateurs. Les opérateurs se croient tout puissants", dit-il.