La Poste vend ses colis perdus aux enchères
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Ne Cherchez plus vos colis perdus , on les vends :?: :idea:
À Libourne où échouent 375 000 colis non distribués par an, beaucoup de néophytes se laissent griser par les faibles mises à prix des ventes aux enchères des Domaines.
«Allez, on enchaîne pour ce lot, des chaussures des belles chaussures… 400 euros. 450… 500… 700 euros.» Un petit coup de maillet sec. En une poignée de secondes le lot numéro six avec deux cents paires de sandales adulte ou enfant a trouvé acquéreur. Depuis quelques minutes, debout sur l'estrade, Bernard Barrere, commissaire aux ventes des Domaines, a lancé la vente.
Rien de spectaculaire dans la petite salle de la commune de Libourne mais un incroyable bric-à-brac avec un point commun : tous ces objets proviennent d'un seul et même fournisseur, La Poste. Des colis avec de mauvaises adresses, ou dont le destinataire n'existe plus, des paquets oubliés, non réclamés, «beaucoup d'objets qui ont été achetés sur Internet» explique un responsable des Domaines.
Dans la salle communale, les aspirateurs côtoient des parfums de marques, des sacs remplis de centaines de pelotes de laine voisinent avec des cartons bourrés de bijoux fantaisie et des ordinateurs portables sont posés devant les planches à repasser. «Vous vous asseyez et ça repasse tout seul», lance le commissaire lorsque le lot à quelque peine à trouver preneur. Une main se lève, la vente repart.
«Vous êtes là pour faire des affaires, je suis là pour préserver les intérêts de l'État», a-t-il expliqué au tout début des enchères. Pas question de vendre à n'importe quel prix. «Il ne faut pas hésiter à faire des invendus dès le début. Les gens comprennent vite alors que l'on n'a aucunement l'intention de brader les articles», poursuit Bernard Barrere. «Environ 35 kg de bijoux et pacotille à 500 euros», lance-t-il. «400 euros», répond une voix dans la salle. Pour cette fois, le commissaire cède. Mais il refuse quelques minutes plus tard pour le lot 135, «vingt kilos de jeux de cartes de très belle qualité à 80 euros». Les quelque deux cents acheteurs ne sont pas convaincus. Le lot retournera au stock et attendra une prochaine vente.
La matinée a été dédiée à l'examen des lots. Pour toucher. Avec les yeux uniquement. «Nous devons toujours rappeler qu'il n'y a pas de service après vente. Nous ne sommes pas dans un grand magasin», précise Georges-Louis Vigier, le responsable des ventes mobilières aux Domaines. Les habitués, des professionnels, le savent, les particuliers un peu moins. Ils sont de plus en plus nombreux dans les ventes des Domaines.
«Pendant longtemps, nos ventes étaient répertoriées uniquement dans un magazine qui avait 30 000 abonnés. Depuis 2006, tout est sur Internet (1). Dans un premier temps on visait 2 000 visiteurs par jour, on est immédiatement passé à 5 000 et aujourd'hui on est à 8 000». Beaucoup de néophytes se laissent griser par les faibles mises à prix. Et les mises en garde ne sont pas toujours prises en compte.
Deux opérations par an
Les Domaines vendent tous les objets sans propriétaire, récupérés par une entreprise de transport comme La Poste. C'est à Libourne que se trouve le service courrier client de cette dernière : «le seul en France habilité à ouvrir courrier et colis», explique Véronique Teulières, la directrice du service. La Poste traite 275 millions de colis par an, 375 000 échouent à Libourne. «75 % sont identifiés par les quelque 150 postiers qui travaillent dans le centre», et les 25 % restants se retrouvent dans les deux ventes annuelles organisées dans la ville. «Avant Noël, nous organisons une vente de jouets, mais aussi de cadeaux, parfums, télés, hi-fi, vidéo.»
Il est seize heures trente. Menées tambour battant, les enchères s'achèvent. 196 lots au total. A deux cents euros en moyenne la vente devrait rapporter dans les quarante mille euros. «Une bonne vente», estime le commissaire. Jean-Paul Legier, lui, est très satisfait. Cela fait vingt-cinq ans que, de vente en vente, ce commerçant achalande son étal sur le marché. «J'ai pris dix lots, des vêtements, des bijoux, des draps et housses, de la vaisselle…» Pour quelle somme ? «8 000 euros.» Des produits qu'il espère bien revendre 25 ou 30 % plus cher.
Marc Grenier, lui, est là pour alimenter «la boutique de [sa] femme sur Internet». Il revend ses aubaines «entre 25 et 40 % de moins que dans le commerce habituel», assure-t-il. Mais le vrai plaisir «c'est la découverte quand on ouvre tous les paquets», assure Jean-Paul Legier. «J'ai à peine vendu mes acquisitions qu'il me tarde de recommencer», ajoute-t-il. Quant à Bernard Barrere, il pense déjà aux 480 véhicules banalisés de l'armée qu'il mettra aux enchères la semaine prochaine.
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