Avec Hop Air France s'attaque aux compagnies low cost

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Fred

Invité
Un an après le lancement de «Transform 2015», le plan de restructuration d’Air France, la compagnie poursuit sa réorganisation en regroupant ce lundi ses filiales régionales françaises Britair, Regional, Airlinair sous la même bannière, baptisée Hop...

Et Hop ! Air France fait un pas de plus vers la restructuration souhaitée par son PDG Alexandre de Juniac avec Hop, un nouveau pôle régional annoncé au printemps dernier. Ce regroupement de filiales doit en théorie permettre au groupe aéronautique de revenir à l'équilibre en 2014 et de dégager des bénéfices en 2015. Un regroupement qui n'en a toutefois que le nom. Comme le note le magazine Challenges, «chacune (des compagnies régionales) garde ses propres accords d’entreprise, qui sont négociés séparément, et donc sa propre organisation du travail et sa propre grille de salaires. Leur seul point commun: un uniforme identique».

Cette restructuration d'Air France s'inscrit dans le cadre du plan plus vaste lancé en janvier 2012 par Air France-KLM, «Transform 2015», qui vise à supprimer 5.122 postes et économiser 2 milliards d'euros pour réduire d'autant la dette du groupe, qui était de 6,24 milliards d'euros au 30 juin 2012. Fin 2011, Air France-KLM a perdu 809 millions d’euros. Il s’agit désormais de restaurer la rentabilité qui lui fait défaut depuis tant d’années.

Air France persiste sur le low-cost

La restructuration induit plusieurs stades comme l'explique Le Monde: tout d’abord une réduction des coûts et des effectifs, puis une montée en gamme, une concurrence des low-cost sur les tarifs et enfin une stratégie d’alliances renforcée. Dans le cadre de cette restructuration, le court et le moyen-courrier sont les nouveaux fers de lance d’Air France, dont les long-courriers sont déficitaires de longue date.

Hop mise sur le modèle du «value cost». Une offre à trois paliers cible à la fois la clientèle du pôle «loisirs» mais également les voyageurs d'affaires (60% des revenus de Hop). Ainsi, l'offre Basic, sans bagage enregistré, démarre avec des tarifs à partir de 55 euros l'aller simple, Basic Plus inclut quelques services dans le prix du billet, et le tarif Maxi Flex, plutôt destiné aux hommes d'affaires, est une offre complète premium.

La compagnie table sur environ 30 millions d'euros d'économies grâce à ces «mutualisations». Après passage sous la bannière unique de Hop, «les deux tiers des 160 millions d'euros de pertes, issus de coûts d'affrètement, seront apurés», assure Lionel Guérin, patron de la nouvelle compagnie court et moyen-courrier d'Air France, à la conférence de présentation de Hop ce lundi. Une stratégie qui cherche aussi à répondre à la concurrence des compagnies low-costs, après l’annonce début janvier de la nouvelle offre «MiNi» et ses tarifs dès 49 euros.

Equilibre prévu «courant 2015»

En 2013, les pertes de Hop devraient se situer entre «25 et 30 millions d'euros.» L'équilibre est prévu «courant 2015», grâce à l'augmentation du trafic. Hop (qui réunit 3.500 salariés) veut aussi supprimer 190 postes (106 pilotes, 34 personnels navigants commerciaux, 50 personnels au sol). Pour l'heure, seul le syndicat national des pilotes de ligne de Regional a refusé le plan «Transform». La flotte de Hop devrait, elle, être ramenée à 80 appareils (20 avions seront cédés en 2 ans). «Nous sommes dans une économie de rebond», affirme Lionel Guérin.

A la Bourse de Paris, le titre Air France-KLM reculait ce lundi de 0,28% à 8,686 euros à la clôture, faisant ressortir une capitalisation boursière de 2,661 milliards d'euros. L'action progresse toutefois de 26,65% depuis le début de l'année, après un rebond de 74,06% sur un an.


Hop !


source 20minutes